Télécharger et vérifier des images disque

Contexte

Vous avez téléchargé l’image d’installation d’une distribution Linux (par exemple), et vous comptez l’installer sur un ordinateur. Juste cliquer, préparer un support d’installation, et lancer l’installation ne suffit pas toujours pour arriver au bout du processus.

Ce court billet a pour but de fournir quelques détails potentiellement utiles pour une installation réussie de votre distribution Linux.

Précautions

Un fichier fournissant un système d’exploitation ne devrait pas être traité comme un fichier ordinaire.

On peut télécharger des fichiers à l’aide d’un navigateur internet cependant cette méthode est la moins sûre pour cet usage. Un système d’exploitation est fourni sous la forme d’une image disque d’une certaine taille.

Quand on utilise un navigateur web, il peut perdre des données en route. Cela peut être infime, la taille de l’image peut même sembler être la même que celle qui est en ligne mais même une différence minime peut compromettre l’installation sur votre ordinateur.

Comment faire ?

Si vous utilisez Windows

De préférence, utilisez un programme fait pour gérer les téléchargements, comme Free Download Manager, programme sous licence GPL, ou un client torrent, comme Transmission.

Lorsque vous aurez fini de télécharger une image ISO de votre future distribution : ne la désarchivez JAMAIS ! Elle serait inutilisable…

Une fois votre téléchargement est terminé, vérifiez l’intégrité du téléchargement à l’aide d’un programme qui calcule l’empreinte numérique md5 du fichier ISO, et la compare avec celle présente dans le fichier doté de l’extension .md5sum qui accompagne l’image ISO. Par exemple vous pouvez utiliser Md5summer ou WxChecksums, qui sont des logiciels libres pour Windows.

Pour le premier, téléchargez la version en français, pour le second, le lien vers la page du site en français devrait vous aider à vous y retrouver, si vous n’êtes pas assez familier avec la langue anglaise. On peut aussi employer Install-winMd5Sum.exe ou encore Checksum Calculator tous deux cités sur le wiki communautaire Ubuntu.

Si vous employez encore des DVD, vous pouvez ensuite graver l’image ISO avec un programme comme InfraRecorder, autre logiciel libre pour Windows.

Gravez à vitesse lente (par exemple 5x) et sur un CD non réinscriptible, le résultat de la gravure est souvent plus fiable ainsi. Dans le cas où vous utilisez des clés USB, préparez-la avec votre méthode préférée (Ventoy, qui est fourni pour toutes plateformes et qui est généralement compatible avec les tables de partitions GPT et MS-DOS et supporte un vaste panel de systèmes d’exploitation, ou Rufus ou… « dd » que je ne recommanderai qu’en dernier recours).

Si vous utilisez déjà GNU/Linux

Télécharger sans perte de données

Téléchargez au choix avec la ligne de commande « wget » dans un terminal, ou bien à l’aide de son équivalent fenêtré, uGet, très facile à utiliser.

Autant wget, que uGet qui en est son interface graphique, vérifient les données au fur et à mesure qu’elles sont téléchargées, rejettent un paquet s’il est corrompu, et le retélécharge. Si vous aimez la console, vous pouvez aussi employer curl. (Généralement, wget est installé par défaut, uGet nécessite de l’installer, et curl également).

Par exemple cette ligne de commande télécharge la version officielle de Ubuntu 24.04 :

wget -c https://cdimage.ubuntu.com/ubuntu/daily-live/20240421/noble-desktop-amd64.iso

L’option ‘-c’ est facultative. Elle permet de reprendre sans perte un téléchargement interrompu. Je connais moins bien curl, mais voici ce qui fonctionne (une reprise de téléchargement interrompu est-elle possible ? Je ne sais pas, je n’ai pas consulté le manuel):

curl -L -O https://cdimage.ubuntu.com/ubuntu/daily-live/20240421/noble-desktop-amd64.iso

Les clients torrent, comme  Transmission, ou encore Deluge, font aussi la même chose, sauf qu’en plus vous partagez votre téléchargement avec d’autres utilisateurs.

Vérifier l’intégrité des données téléchargées

Ouvrez une console, saisissez la commande md5sum, suivie de l’option -c, et du nom du fichier md5 qui doit être placé dans le même répertoire que l’image ISO qu’il accompagne. Par exemple:

md5sum -c nom-du-fichier.md5sum

une fois la commande validée, la console devrait vous retourner le message suivant:

nom-de-votre-fichier.iso: OK

En ayant l’image iso et le fichier md5sum qui l’accompagne, certains logiciels de gravure vérifient la somme md5 pour vous avant de commencer.

Tous Systèmes d’exploitation

Information supplémentaire en 2024 : MD5 est un algorithme qui est de moins en moins utilisé pour cet usage, pour des raisons de sécurité.

Maintenant, les algorithmes SHA-256 sont le plus souvent employés.

Le principe est le même que pour MD5, vous avez besoin d’une méthode pour chaque Système d’Exploitation que vous utilisez quand vous vérifiez un fichier ISO auto-amorçable (bootable).

Avec un système Windows récent, une méthode similaire à celle utilisée avec Linux est disponible, en utilisant la console PowerShell. (La méthode se trouve sous le lien, sur le site web learn.microsoft.com).

Et bien sûr dans une distribution Linux vous saisirez quelque chose comme:

sha256sum -c name-of-file.sha256

et une fois la commande validée, la console devrait retourner le message suivant:

name-of-your-file.iso: Success

 

Orditux Informatique ne vous emmènera pas dans l’Espace !

Mais GNU/Linux oui : il vous y emmènera, si vous avez les moyens de vous offrir le voyage.

Linux dans les fusées spatiales

Linux dans les fusées spatiales

Depuis les débuts de la conquête de l’espace, l’informatique a été de la partie, et à compter de 2013 les systèmes d’exploitation GNU/Linux ont remplacé Windows pour toutes les tâches autres que les mails et le divertissement.

Quels systèmes GNU/Linux ?

Des distributions Linux telles que Debian, Redhat et Scientific Linux ont remplacé les anciens systèmes Windows XP jusque là employés sur la Station Spatiale Internationale.

Mon entreprise, l’atelier Orditux Informatique, installée à Pamiers, est spécialisée dans les logiciels libres, et en particulier dans les système informatique GNU/Linux, pour ses qualité d’adaptabilité et de résilience. De plus en plus d’utilisateurs, particuliers ou professionnels changent pour un système Linux, que ce soit pour faire durer leurs ordinateurs plus longtemps ou pour profiter d’une expérience utilisateur différente.

Et cette semaine, l’Espace est à l’honneur à Pamiers !

Chaque jour Planète Sciences, une association soutenue entre autres, par le CNES, Centre National d’Études Spatiales, offrira des animations relatives à l’exploration spaciale et aux métiers de l’espace !

La vitrine de l’Atelier Orditux Informatique ne sera pas en reste et vous offrira une vision toute libriste de la conquête de l’espace, avec Tux, la mascotte des systèmes Linux en vedette. Vous pourrez visionner des vidéos et vous informer sur les avantages offerts par les systèmes GNU/Linux.

Linux dans l'espace

Linux dans l’espace

L’événement a été annoncé le 12 octobre dernier par La Dépềche qui nous a fourni des détails intéressants sur cette manifestation:

un village spatial sera mis en place au gymnase Irénée-Cros avec, à la clé, une multitude d’ateliers à destination des 8-15 ans. Ils apprendront à marcher comme un cosmonaute ou à lancer des fusées. (…) Des soirées famille, un quiz dans les commerces, une séance de cinéma à prix réduit sont également prévus. Sans oublier des visites d’entreprises.

À propos de visites d’entreprises, je serai ravie de vous accueillir dans un atelier boutique complètement réorganisé pour mettre en valeur le Pingouin Linux* dans le cadre de la Conquête de l’Espace !

Le Système d’Exploitation

Lorsque la Station Spatiale Internationale a opté pour des systèmes Linux, c’était en raison de leur fiabilité et de leur stabilité. Vous ne voudriez pas qu’un système crashe tandis que vous vous élancez vers les étoiles, ou pendant que vous vous affairez à vos importantes tâches durant votre séjour une fois à destination ?

Tux dans la station spatiale internationale

Tux dans la station spatiale internationale

International Space Station switches from Windows to Linux, for improved reliability

Beyond stability and reliability, Keith Chuvala of the United Space Alliance says they wanted an operating system that “would give us in-house control. So if we needed to patch, adjust or adapt, we could.” It’s worth noting that the ISS laptops used to run Windows XP, and we know they’ve been infected by at least one virus in their lifetime: in 2008, a Russian cosmonaut brought a laptop aboard with the W32.Gammima.AG worm, which quickly spread to the other laptops on board. Switching to Linux will essentially immunize the ISS against future infections.

Une traduction rapide:

En plus de la stabilité et de la fiabilité, Keith CHUVALA de l’Alliance Spaciale Unie explique qu’ils voulaient un système d’exploitation qui «nous donnerait un contrôle en interne. Aussi si nous avions besoin de patcher, d’ajuster ou d’adapter, nous le pourrions.» Cela vaut le coup de noter que les ordinateurs portables de l’ISS (en anglais : International Space Station) utilisaient Windows XP, et nous savons qu’ils avaient été infectés par au moins un virus durant leur temps de vie : en 2008 un cosmonaute russe apporta un ordinateur portable à bord avec le vers W32.Gammima.AG, qui se répandit rapidement à bord sur les autres ordinateurs portables. Passer à Linux permettra essentiellement d’immuniser la SSI contre de futures infections.

Linux et les activités spatiales

On retrouve des systèmes Linux et des logiciels libres dans toutes les activités autour de la conquête de l’espace. Les informations suivantes sont fournies par Luc MAISONOBE, créateur des programmes Orekit et Rugged:

Le spatial, comme quasiment tous les domaines technologiques, est un gros utilisateur de logiciel libre. Le libre est partout, dans les satellites eux-mêmes, mais aussi dans les segments sols, qui sont une partie très importante d’un système spatial, dans la partie aval du traitement des données, ou les données elles-mêmes qui peuvent être libres. On peut citer par exemple :

  •  le processeur LEON https://en.wikipedia.org/wiki/LEON embarqué sur certains satellites ;
  •  le système d’exploitation RTEMS https://www.rtems.org qui s’il n’était pas orienté spatial au départ a été certifié pour cela (par l’ESA et par la NASA), et a été embarqué dans un nombre impressionnant de satellites ;
  •  la bibliothèque Orekit https://www.orekit.org qui est mondialement utilisée autant pour l’analyse de mission que pour les opérations et est devenue une référence et qui non seulement est libre mais a aussi une gouvernance ouverte selon un modèle méritocratique ;
  •  la bibliothèque Rugged https://www.orekit.org/rugged, basée sur Orekit et qui est utilisée dans la chaîne de traitement de toutes les images Sentinel 2 ;
  •  Orfeo ToolBox https://www.orfeo-toolbox.org pour le traitement d’images de télédétection ;
  •  les données Copernicus https://www.copernicus.eu/en/access-data.
SatNOGS

SatNOGS

Il existe également une petite fondation, LibreSpace https://libre.space, qui promeut le libre et abrite plusieurs projets. Par exemple SatNOGS permet de fabriquer dans son jardin des antennes permettant de communiquer avec des satellites bas. Il y a réellement des centaines d’autres exemples.

On retrouve aussi un système Linux dans ce robot, présenté sur le site web https://www.extremetech.com (cliquez sur l’image pour accéder au site).

Robonaut2 fonctionne aussi sous Linux

Robonaut 2 fonctionne aussi sous Linux

 

Que trouverez-vous dans la vitrine de l’Atelier Orditux ? Il n’y aura pas aux côtés des ordinateurs fonctionnant sour Linux, comme Primtux, Ubuntu et d’autres, des robots marchant ou roulant, mais une surprise maison vous y attendra !

Vous pourrez aussi profiter de quelques vidéos sur le sujet dont une vidéo d’animation en 3D illustrant le mouvement des débris issus des activités spaciales entourant la Terre, réalisée par ONiRiXEL, entreprise toulousaine qui emploie Blender, un logiciel libre de création 3D.

Atelier Orditux Informatique, 39 rue des Jacobins, 09100 Pamiers.

*Les puristes m’en voudront et rectifieront pour «Le Manchot Linux», puisque «Penguin» en anglais se traduit par «manchot» !