L’obsolescence de l’informatique est-elle irrémédiable ?
Durant plusieurs décades il a été répété partout que le matériel informatique était obsolète aussitôt sorti de chez le marchand.
Dans ce cas, comment imaginer acheter un ordinateur en toute conscience, sachant qu’il est déjà dépassé aussitôt acheté ? Serions-nous condamnés à répéter un acte d’achat indéfiniment pour pouvoir utiliser un ordinateur personnel ?
Les ordinateurs sont fournis le plus souvent avec un Système d’Exploitation. C’est un ensemble de programmes conçus pour animer le matériel, ensemble de composants permettant de traiter des données pour permettre de communiquer à travers internet, de propulser des applications destinées à créer des documents tels que des lettres, des images, des compositions diverses, et d’autres. Depuis l’apparition sur le marché des ordinateurs personnels, destinés à un public large et varié, cela a été un développement continuel portant sur la puissance et sur les fonctionnalités. Ce développement a entraîné parallèlement la mise au rebut de générations entières d’ordinateurs faisant place à de nouveaux modèles.
De nos jours, la course à la puissance n’est plus nécessaire. Les ordinateurs ont acquis des puissances telles qu’ils sont en mesure de répondre à tous les besoins, que ce soit par unité ou par clusters (les ordinateurs peuvent mutualiser leur puissance à l’aide de programmes dédiés, permettant par exemple, de partager les ressources des processeurs de plusieurs unités).
Alors pourquoi renouveller systématiquement le matériel, lorsqu’il suffirait de le réviser et parfois, de changer ou d’ajouter un composant ? Le problème ne vient pas du matériel, mais du logiciel : ce bien immatériel qui permet de faire fonctionner un ordinateur. Il se trouve qu’une société a pris le contrôle quasi total du marché mondial de l’informatique personnelle, et poursuit un but de domination mondiale du marché de l’informatique et du numérique.
Cette société, Microsoft, cherche depuis sa création par Bill Gates, à imposer ses propres standards, établit avec les constructeurs des contrats imposant ses conditions, s’introduit dans toutes les structures où il lui est permis de s’implémenter, comme l’école, les administrations, les entreprises, où elle veut représenter l’image du progrès et de la modernité.
Cette entreprise est partout, dans les armées, les industries, les gouvernements, dans les écoles du monde entier, sans réelle compétition de la part d’autres compagnies : elle s’est assurée de cela dés ses débuts, en faisant tout pour éliminer les compétiteurs. J’aimerais pour illustrer ces affirmations, vous proposer la lecture de ce livre paru il y a déjà quelques années, « Le Hold Up Planétaire » de Roberto Di Cosmo et Dominique Nora.
http://fr.canoe.ca/cgi-bin/imprimer.cgi?id=61980
Dominique Nora, journaliste et grand reporter au Nouvel Obs, s’y livre à un long entretien avec Roberto Di Cosmo, prof d’informatique à l’École normale supérieure de Paris. Celui-ci passe en revue les pratiques commerciales prédatrices de Microsoft, la médiocrité objective de ses produits, la longue passivité de la communauté scientifique, des médias et des gouvernements à son égard, les freins à l’innovation engendrés par la domination de Microsoft et les dangers qu’elle fait courir, selon M. Di Cosmo, à toute l’humanité.
Comme vous pourrez le voir sur la page du site de Roberto Di Cosmo, son ouvrage est disponible sous une licence libre, au choix en PDF, ou en l’achetant chez l’éditeur In Libro Veritas.
Il se jette dans le monde plusieurs tonnes de matériel informatique annuellement, à cause de la main mise de Microsoft sur ce marché. La raison en est qu’il a souvent fallu changer son ordinateur pour pouvoir accéder à la version suivante de Windows, le système produit par Microsoft, car les ordinateurs datant de quelques années à peine, n’étaient plus assez performants !
Cependant, une autre alternative est possible. Cette autre alternative provient du monde des Logiciels libres, c’est GNU/Linux.
Il existe dans tous les pays des professionnels et des amateurs, des universitaires et des entreprises, qui utilisent et contribuent à améliorer et faire évoluer des systèmes et des applications pour les ordinateurs, qui ont besoin de moins de puissance que les systèmes Windows récents, et permettent de par leur qualité de continuer à utiliser des ordinateurs d’il y a 2 ans, 3 ans, 6 ans, et plus, (et des ordinateurs neufs aussi), et de faire de réelles économies, sans sacrifier la qualité et la fiabilité. Ces systèmes, parmi les plus connus, se nomment Debian Linux, Ubuntu Linux, Fedora, Mageïa, Linux Mint, et bien d’autres encore !
Ces systèmes, dont j’ai parlé dans un précédent article, pourraient vous sembler d’un nombre excessif, et le choix trop cornélien pour pouvoir choisir. Heureusement, il existe des communautés locales composées de connaisseurs réunis en associations de bénévoles prêts à aider les personnes intéressées.
Je vous parlerai bientôt de ces communautés locales, les GUL : Groupes d’Utilisateurs Linux nommés également LUG pour Linux User Groups, en anglais.